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Les egares du Doublon (chap 2)

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daisy-branighan's avatar
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Judith ralentit. La ville apparut enfin à l'horizon, vestige d'un monde à jamais perdu. Le célèbre magicien Rubedo en personne ne pouvait l'expliquer "scientifiquement" ou autrement d'ailleurs, mais dans le Doublon crée par le Grand Alchimiste, peu de différences existaient. En effet, le reflet était si fidèle que les bâtiments de ce nouveau monde étaient semblables en tout point à ceux de l'Original. C'était comme si les constructions de la Terre se bâtissaient ici aussi. " Il s'agit d'une sorte de mise à jour " avait tenté d'expliquer le magicien.


La petite ville était déserte. Judith s'était habituée à cette solitude dans ces lieux qu'elle avait connus bondés. Dans le Doublon, seule la capitale et quelques petits villages l'entourant étaient habités. Les décombres non occupés restaient alors le refuge des monstres. Rares étaient les personnes assez inconscientes pour traverser seule une tel endroit car le danger était comme partout ailleurs : dans chaque coin d'ombre. À un détour d'immeuble, une bestiole pouvait surgir vous dévorer et avec un peu de chance, elle n'aurait pas encore été répertoriée. D'ici, on ignorait donc tout. Seuls les monstres attaquant la capitale ou les hameaux satellites marquaient assez les esprits pour qu'on leur octroie un nom.


Judith s'arrêta sur le quai de la gare. Elle laissa à grand regret sa moto en priant le Grand Alchimiste pour qu'aucun animal ne viennent la saccager. Elle s'assit sur un banc et ne leva même pas la tête lorsque une meute de veltro, chien maigre et noir aux yeux jaunes, courut sur les rails en aboyant à la mort. Le train ne mit pas longtemps à arriver. Aucun jingle sonore ne l'annonça, seul le frottement des roues sur les rails se répercuta jusqu'à la jeune femme. À vrai dire, il n'y avait qu'un seul train qui faisait l'aller-retour dans la journée. Il relayait la capitale à tous les avant-postes, petits hameaux dans son orbite, qui servaient à limiter son engorgement tout en constituant une base à l'exploration urbaine. Ces villes périphériques étaient en quelque sorte des comptoirs fleurissants, signe de la richesse et de l'opulence d'une capitale royale en pleine croissance. Si le train faisait un arrêt ici, c'était seulement pour Judith.

Il menait donc vers le centre d'impulsion du Doublon : Enock, la cité capitale. Dans l'Original, ce n'était pas le nom de la ville, mais Judith avait fini par l'oublier. Elle avait même oublié le nom de son pays.


Les portes s'ouvrirent dans un souffle pneumatique et un agent l'accueillit :

" Bonjour, mademoiselle Dunois. Bienvenue à bord de ce TER intercité à destination de la capitale."

Judith haussa un sourcil en signe d'exaspération. Elle monta tout de même et suivit l'agent qui était déjà parti. Le train reprit sa course tandis qu'elle traversait les allées à la recherche de son collègue. Comme devinant le fil de sa pensée, son guide indiqua :

" L'agent Rackham est déjà là. Votre route s'est-elle bien passée ? "

" Aussi bien que d'habitude. " répondit simplement Judith.

" Je le vois. Vous êtes encore en vie. " plaisante-t-il. " Quand vous décidérez-vous à vivre en ville ? "

" Quand je commencerais à me lasser du danger. " philosopha la jeune femme.

L'agent le regarda d'un air crispé et ses yeux rouges de crocoeur brillèrent d'un éclat à la fois teinté d'admiration et d'agacement.

"Après tout, si vous étiez assez folle pour suivre le sacrifié, alors plus rien de votre part ne devrait nous étonner." philosopha l'agent. "D'ailleurs, dois-je vous souhaiter un joyeux anniversaire ?"

"Ce n'est pas moi qui suis morte l'année dernière."

L'agent ne répondit pas et s'arrêta devant un emplacement de quatre sièges. L'un d'eux était déjà occupé. La jeune femme s'assit en face d'un elfe et attendit qu'il daigne lever la tête. Il était littéralement plongé dans son journal. Rackham posa finalement "La gazette du Nouveau Monde" et la salua :

"Bonjour Judith. Je suppose que toi aussi, tu ne sais pas pourquoi nous sommes convoqués."

"Pour nous féliciter de la réussite de la dernière mission ?" dit-elle en souriant à son collègue.

"Ce n'est pas l'habitude de la maison, voyons."

"En tout cas je n'ai pas reçu de dossier, juste un messager nephilim pour m'apporter l'heure et la date de ma convocation."

"Tu vas avoir des morts sur la conscience si tu continues à habiter en Enfer. Pense un peu à ces pauvres créatures ailées !" sermonna Rackham en pensa à ces messagers qui volaient, en bravant tous les dangers, jusqu'à la maison de la jeune femme.

"J'en ai déjà assez..." dit-elle en se rembrunissant.

Il haussa les épaules et reprit sa lecture.


je pense a refaire l'introduction. l'univers est ardu...
© 2014 - 2024 daisy-branighan
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Headmoon's avatar

Deuxième chapitre meilleur que le précédent ! On entre vraiment dans le vif du sujet !

La fluidité est mieux que dans le premier chapitre (qui me faisait plus penser à un prologue qu'à un premier chapitre ! ^^)


On sent bien la solitude oppressante de ce monde entourant Judith, qui me rappelle un peu le jeu vidéo Silent Hill également.


J'ai eu de la peine pour Judith lorsqu'on apprend qu'elle finit par oublier le nom de sa ville et de son pays...


J'ai bien aimé le « Quand je commencerais à me lasser du danger » : on sent le potentiel de badassitude de Judith ! ^^


Je commence à bien l'aimer cet agent Rackham, moi !


« un souffle pneumatique » : amusant, je ne connaissais pas ce mot ! ^^


Par contre, quelques petites questions :

Rubedo est-il « magicien » ou « Grand Alchimiste » ? (Y a quand même une certaine nuance entre les deux termes ! ^^)


L'Alchimiste n'est-il pas la cause de la création du portail ? Si oui pourquoi est-il l'objet d'une vénération ? (A moins que je n'ai compris de travers...)



Petites fautes trouvées :

  • « Rares étaient les personnes assez inconscientes pour traverser seule une tel endroit » (seule avec un S et remplacer une par un tel endroit)

  • « lorsqu'une meute de veltro, chien maigre et noir » (si le mot veltro est au singulier, rajouter un S pour montrer qu'ils sont plusieurs ? ^^)


Pour finir, n'hésites pas lors des prochains chapitres à faire des petits résumés, même de quelques lignes, sur ce qui c'est passé précédemment afin que le lecteur puisse se remémorer du passage précédent. Lorsqu'on lit les chapitres à la suite, il n'y a pas de problèmes de mémoire, mais si on fait une pause ou si on lit d'autres histoires (ou autre activité ! ^^), parfois une petite piqûre de rappel ne fait pas de mal !;)


En tout cas, suis curieux d'en apprendre plus sur la future mission de Judith, moi !;)


Vivement le chapitre 3 !